Les églises protestantes

Que ce soit clair pour tous : Jésus Christ a fondé une et une seule Église et il l'a fondé sur Pierre en lui disant : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16, 18). Il a bien dit « mon Église », au singulier, et non pas « mes églises ». Après le départ de Jésus, il n'y avait qu'une seule Église, l’Église catholique. Car, « il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous » (Ep 4, 5-6).

C'est seulement en 1521 que le protestantisme a commencé [1]. C'est ce qu'on a appelé la Réforme protestante. Un moine catholique allemand Luther a quitté l’Église en remettant en cause un certain nombre d'éléments essentiels de la foi , entre autres, la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, la confession, l'autorité du Pape, etc. Il a prôné l'interprétation personnelle de la Bible. Tout cela a créé des difficultés et le contexte politique aidant, des princes en Europe l'ont soutenu. Ensuite, il y a eu Calvin en France, Zwingli en Suisse et bien d'autres qui ont promu le mouvement de la Réforme en Europe dès les premières heures. Plus récemment, le pentecôtisme a été créé en 1906 aux États-Unis par les pasteurs Charles Fox Parham et William Joseph Seymour. Les Assemblées de Dieu sont issues du courant pentecôtiste. Ils ont été créés en 1988 à Springfield dans le Missouri (États-Unis). Dès le départ, les protestants n'ont fait que se diviser. Aujourd'hui, n'importe qui crée sa propre église protestante comme on peut le constater dans nos quartiers.

Les protestants ont créé leurs églises. Quand des personnes créent leurs églises, ils peuvent parler de ce qu'ils veulent à tous ceux qui viennent, sans le contrôle de qui que ce soit. Ils peuvent parler de Jésus Christ à leur manière. Mais ce ne sera jamais l’Église de Jésus Christ, fondée sur Pierre, dont le Pape fait l'unité.

L'unité et l'unicité de l’Église sont le fondement du dialogue œcuménique visant l'unité des chrétiens : « C’est là l’unique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité, cette Église que notre Sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur (Jn 21, 17), qu’il lui confia, à lui et aux autres Apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28, 18, etc.) et dont il a fait pour toujours la "colonne et le fondement de la vérité" (1 Tm 3, 15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle subsiste, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique » (Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Église Lumen Gentium, n°8).

Au niveau mondial, le Conseil Pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens se réjouit des grandes avancées du dialogue avec certaines communautés : orthodoxes, anglicans, luthériens, etc. Toutefois, des difficultés sont particulières à l'Afrique et à l'Amérique latine. Il y a par exemple la non-reconnaissance du caractère chrétien des catholiques de la part de certains groupes évangéliques et pentecôtistes, sans oublier des attitudes et pratiques fondamentalistes agressives et syncrétistes chez les nouvelles « sectes » et nombreuses « Églises champignons » qui pourraient difficilement être les partenaires d’un dialogue œcuménique [2].

En effet, selon Monseigneur Alfred Adewale MARTINS à la deuxième assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques (2009), « les groupes néo-pentecôtistes sont souvent très agressifs et adoptent une attitude de prosélytisme dans leur relation avec l’Église catholique. Il pourrait sembler que ces groupes visent à abattre l’Église catholique, tant au niveau de son influence qu’à celui du nombre de ses fidèles. Cette attitude se perçoit à travers la façon dont certains d’entre eux parlent de l’Église catholique comme d’une Église morte. Leur espoir est qu’en gagnant les esprits et les cœurs des jeunes, ils pourraient être en mesure de les attirer et, avec le temps, de les couper de la vie de l’Église, tout comme ils espèrent que les jeunes quittent en masse l’Église » [3].

Dans ce contexte, le souci pastoral des fidèles doit nous conduire à rechercher ce qui attire de nombreux catholiques vers les églises protestantes, rendant vains les nombreux efforts déployés pour les catéchiser. Ensuite, il est nécessaire d'attirer l'attention des fidèles, de mieux les former, de prendre en compte leurs préoccupations, leurs détresses, afin qu'ils ne soient pas des proies faciles.

Dans nos contrées, les protestants sont connus pour leur prosélytisme, c'est-à-dire qu'ils font tout ce qui leur est possible pour recruter de nouveaux adeptes, y compris les promesses de bénéfices, qu’ils soient financiers ou d’une autre nature. Quand ils ont affaire aux catholiques qui connaissent leur foi, ils ne peuvent pas les tromper. Après quelques tentatives, les protestants prédateurs leur disent : « Ah ! Vous vous connaissez bien la Bible », et ils les laissent et ne reviennent plus.

Des catholiques mal affermis dans leur foi y vont pour des intérêts, parce qu'on leur a promis des biens matériels, un emploi, un mari ou une femme, la guérison, parce que beaucoup de pasteurs se disent faiseurs de miracles. Il ne faut pas oublier que même les féticheurs font des « miracles », ils font des guérisons. Souvent ils affichent dans leurs maisons des images de Jésus ou de Marie. Ils vont vous dire « Wênd sâ n sak la a ka zâgs, na n zemsame », c'est-à-dire, « si Dieu le veut, ça va marcher ». Mais est-ce que ces miracles viennent de Dieu ? De quel Dieu ? Du Dieu de Jésus-Christ ? Faisons très attention.

Plusieurs pasteurs ont fait des pactes avec le diable pour avoir du monde, et avoir certains pouvoirs. Lorsqu'on fait des publicités de tel ou tel pasteur qui vient de l'étranger, généralement d'un pays côtier, et qui fait des miracles instantanés, des miracles téléphoniques, des guérisons à coup sûr, etc., il est clair que ces « miracles » ne viennent pas de Dieu. Les miracles ne sont pas des produits de consommation dont on peut faire la publicité. Le chrétien confie sa situation à Dieu par la prière. Il ne peut pas forcer Dieu. Dieu est libre de nous exaucer quand il veut, comme il veut et où il veut. Nul ne peut, lorsqu'il prie, être sûr que Dieu va faire un miracle sur-le-champ. « Que ta volonté soit faite », disons-nous dans le Notre Père, la prière que Jésus nous a apprise.

Beaucoup de personnes cependant, y compris des catholiques, se laissent berner par des solutions de facilités. Lors de la prière pour certaines personnes, il ressort que leurs problèmes ont commencé lorsqu'ils sont allés à ces dites campagnes de miracles.

Il y a une prédication d'un éminent pasteur du Burkina sur YouTube que tout le monde peut regarder (voir ci-dessous). Je ne connais pas l'authenticité de cette vidéo car il y a des personnes qui sont très habiles en montage vidéo de nos jours. À chacun d'en juger. Il y affirme expressément qu'il peut sortir de son corps pour aller à d'autres endroits. Cette pratique est purement et simplement de la sorcellerie, mais dans la vidéo, les auditeurs ne semblent pas s'en rendre compte. Ils sont comme hypnotisés.

J'ai rencontré beaucoup de cas où des personnes qui étaient oppressées par le démon semblaient être apaisées après s'être mises à fréquenter des églises protestantes. Mais une fois revenues dans l’Église catholique, leurs troubles ont repris. Et lors de la prière d'exorcisme, les esprits mauvais disent clairement que lorsque la personne allait chez les protestants, ils n'étaient pas embêtés. Mais dans l’Église catholique, c'est la terreur : « on nous brûle avec l'eau bénite », et parlant de la Très Sainte Vierge Marie, ils diront : « la Femme ne nous laisse pas, elle n'est pas gentille, elle nous écrase la tête, etc. ». C'est seulement dans l’Église catholique, unie autour du Pape, le successeur de saint Pierre, qu'il y a tous les sacrements et l'interprétation authentique de la Bible et du dépôt de la foi en Jésus-Christ.

D'ailleurs, lorsqu'il y a une persécution, c'est toujours l’Église catholique qui est visée en premier. Pourquoi l’Église catholique ? Parce qu'elle est détentrice de la Vérité, et c'est elle qui gêne réellement l'action de l'Ennemi, à travers l'Eucharistie qu'il n'aime pas, ainsi que la prière à Marie. Ces deux éléments sont particulièrement absents dans les églises protestantes, à plus forte raison dans l'Islam.

 

Notes :

[1] Je ne fais pas ici mention de la situation particulière des églises orientales.

[2] Cf. CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PROMOTION DE L'UNITÉ DES CHRÉTIENS, Situation actuelle et avenir du mouvement œcuménique, Plénière 2001.

[3] http://www.vatican.va/news_services/press/sinodo/documents/bollettino_23_ii_speciale-africa-2009/03_francese/b10_03.html (01/12/2018).

 

 

 

 

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