Le 6ème commandement : Tu ne commettras pas d'adultère
Je ne sais pas si aujourd'hui on doit encore dire que l'adultère et la fornication sont des péchés puisque tout est admis. Les gens font maintenant ce qu'ils veulent de leur corps. Même les animaux n'agissent pas de la sorte. On vit vraiment dans le désordre sexuel. Et il n'y a même plus d'âge. On ne peut plus dire qu'il y a des mineurs. Il y a des mineurs c'est vrai. Mais à l'école, en 6ème, dès que l'enfant a 11 ans on lui montre les choses, on leur donne parfois des capotes. Qu'est-ce qu'on veut qu'ils fassent avec ? Après on va se plaindre qu'on abuse des mineurs alors que c'est les mineurs eux-mêmes qui cherchent des partenaires sexuels parmi les grands. C'est la société qui les livre.
Quand dans l'éducation on interdit de sévir sur un enfant, de le châtier, ni à l'école ni à la maison, l'enfant devient finalement comme un animal qu'on élève. On lui donne à manger, on l'inscrit à l'école, et on est satisfait. Tout ce qui concerne son bien-être moral, ce qui construit sa personnalité, on ne s'en préoccupe pas. Comment va-t-il vivre en société ? Tout ce qu'il veut, on le laisse faire. Même un animal a besoin d'être dressé un peu. Un enfant a besoin pour son éducation d'un peu de correction.
L'éducation sexuelle consiste seulement à montrer les dangers de la sexualité : le SIDA, les infections sexuellement transmissibles (IST) et les grossesses non désirées. Face à cela, on dit aux enfants qu'ils doivent se « protéger » comme si avec l'utilisation des préservatifs on est protégé à 100 %. On ne dit pas aux enfants que le sexe avant le mariage est interdit. Les parents eux-mêmes ne sont pas souvent de bons exemples, et les enfants le savent très souvent. À l'école, les professeurs non plus ne sont pas toujours des exemples. C'est souvent eux-mêmes qui vont inciter les élèves à se masturber, à « essayer pour voir ». Certains d'entre eux vont faire la cour aux élèves en leur promettant des « notes sexuellement transmissibles ». Si personne ne dit à un enfant que c'est interdit, qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse ? Est-ce que les enfants qui ont vécu dans un tel système sont responsables des actes qu'ils posent ?
Les enfants me demandent souvent si embrasser est un péché. Bien-sûr, ils parlent du baiser amoureux, bouche à bouche. Naturellement, en dehors du mariage, la réponse c'est affirmative : c'est un péché. Mais dans leur tête c'est autre chose. Ils voient dans les films, ils voient dans les journaux, ils voient un peu partout. En Europe, les gens font ce qu'ils veulent dans la rue. Finalement quelle éducation on donne aux enfants ? Est-ce étonnant qu'une fois un peu plus grand ils fassent pareil ? Si dès la jeunesse on vit dans ce désordre, comment on va pouvoir tenir une famille ? Même en étant dans un foyer, on va toujours tourner, papillonner, aller de fleur en fleur. Ce n'est pas pour rien que de nos jours les couples ne tiennent plus. C'est à cause de la banalisation du sexe. On n'a plus conscience de la gravité de l'adultère, de la fornication et des autres péchés contre le sixième commandement.
Actuellement, on promeut la liberté de choisir son partenaire sexuel. L'homosexualité est présentée comme une chose normale, un choix valable. Ce qui signifie qu'il n'y a plus de péché d'homosexualité. Ce qui compte c'est chercher à satisfaire son désir sexuel. L'acte sexuel est normalement constaté dans le mariage entre un homme et une femme. Dans le mariage, il y a le fait d'être ensemble, l'amour entre époux, et la procréation. Mais dans le mariage homosexuel, dit « pour tous », c'est pour le sexe uniquement, pour le plaisir. La procréation n'est pas possible entre deux personnes de même sexe. Les unions homosexuelles sont condamnées dès le livre du Lévitique : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination » (Lv 18, 22). Saint Paul parle aussi des impies chez lesquels les « femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; pareillement les hommes, délaissant l'usage naturel de la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétrant l'infamie d'homme à homme et recevant en leurs personnes l'inévitable salaire de leur égarement. Connaissant bien pourtant le verdict de Dieu qui déclare dignes de mort les auteurs de pareilles actions, non seulement ils les font, mais ils approuvent encore ceux qui les commettent » (Rm 1, 26-27.32).
Dans notre société, les vertus de virginité et d'abstinence jusqu'au mariage n'ont plus de valeur. Si on n'a pas conscience que l'adultère (l'infidélité d'une personne mariée), la fornication (les rapports sexuels entre jeunes, entre personnes non mariées) et l'homosexualité sont des péchés graves, il est difficile de comprendre les autres péchés contre le sixième commandement. Par la prostitution, une personne se transforme en marchandise. Ce n'est pas bien. Il y a aussi l'inceste, les relations entre frères et sœurs, entre un père et sa fille, les rapports avec ses cousins ou cousines, etc. Les enfants issus de ces relations sont très souvent tout le temps malades parce qu'ils ont des tares génétiques. Le concubinage est une forme grave de fornication. C'est une situation de péché permanent et publique, connue de tous. Malheureusement c'est ce qui est à la mode : on se contente de faire les salutations coutumières ou le mariage civil et on refuse le sacrement de l’Église. On s'habitue à ne plus recevoir la sainte Communion et la vie continue. Pourquoi s'obstiner à vivre si loin de Dieu, soit disant pour des raisons financières ? Les nombreux cas de personnes – des femmes surtout – désirant régulariser leur situation alors que le conjoint non catholique refuse le mariage à l'église doit pousser nos jeunes à se rendre compte qu'il ne faut jamais commencer la vie commune sans la bénédiction de l’Église [1].
La pornographie aussi est un péché grave qui rend bête et obsédé de sexe et pousse à la masturbation, à la fornication et à l'adultère. Le viol est très grave ; il détruit profondément la victime. Même la masturbation est un péché grave. C'est le plaisir solitaire. Il y a certaines pratiques aussi qui sont des péchés : la sodomie, même entre un homme et une femme, les fellations, les cunnilingus que certains appellent « piper », etc., certaines danses, la fréquentation des boîtes de nuits, etc. L'habillement doit être soigné. Il faut contrôler ses pensées, car Jésus a dit : « Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu ne commettras pas l'adultère. Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle » (Mt 5, 27-28). On doit donc faire attention à tout ce qui va nous conduire petit à petit dans le péché. Si on ne lutte pas pour ne pas pécher contre le sixième commandement, il est certain que tôt ou tard, face à une grossesse, il y aura la tentation de commettre une horreur : l'avortement.
Devant Dieu nous risquons d'être tous responsables parce qu'on n'éduque plus, on ne dénonce plus le mal. Souvent même on l'encourage. Beaucoup de gens vivent dans le péché grave, mais ils n'ont pas la conscience du péché. Pour eux, le sexe c'est juste un plaisir, au même titre que fumer. Ils ne voient pas de problème dès qu'ils sont avec une personne qu'ils prétendent aimer. Nulle part on ne les instruit du contraire. Il y a des médecins et des psychologues qui conseillent à certains patients stressés d'aller se défouler, d'aller avec un homme ou une femme, une prostituée, ou de se masturber.
La société n'aide plus. On trouve que celui qui fait des efforts est bizarre. On se moque des filles vierges et de celles qui ne font pas cela : « toi, tu ne connais rien, tu n'es rien, tu ne sais pas ce que tu laisses passer ». Quand c'est un garçon on lui dit qu'il n'est pas un homme, que ses organes ne fonctionnent pas. Finalement, il n'y a plus de valeurs. Le sens des valeurs est complètement renversé. Finalement, l'homme devient moins qu'un animal. Il n'a plus de dignité. Il devient esclave de sexe. Il faut qu'à tous les niveaux, on revoie l'éducation si on veut que les familles soient plus solides.
Note :
[1] Voici le constat du chancelier de l’Archidiocèse de Ouagadougou : « Le motu proprio de Paul VI en 1970 qui dit que l’Église "déconseille de contracter des mariages mixtes ; son plus vif désir étant que les catholiques soient à même d’acquérir dans leur foyer conjugal une parfaite harmonie des esprits et une pleine communion de vie". La crainte de l’Église se justifie par le grand nombre d’échecs constatés dans les mariages mixtes.
La réalité est bien triste même dans notre contexte actuel de l’archidiocèse de Ouagadougou, où près de 9 mariages sur 10 entre jeunes filles catholiques et des musulmans connaissent tôt ou tard un échec. Et dans tous les cas, même des musulmans le reconnaissent : l’idéal du mariage n’est ni dans les mariages mixtes, ni dans les mariages dispars. En effet, l’harmonie du couple ne peut être pleinement assurée. D’ailleurs la conception et les règles du mariage ne sont pas les mêmes chez les musulmans que chez les chrétiens, étant donné que le christianisme et l’islam sont issus de milieux culturels différents et souvent en opposition pour certains points. […]
Les mariages islamo chrétiens étant de plus en plus fréquents dans notre contexte, il convient de savoir ce qu’est le mariage chez les musulmans. En effet, l’interprétation que font la plupart des musulmans sur ce que dit le Coran sur le mariage, c’est que la femme doit suivre la religion de son mari. C’est pourquoi dans beaucoup de cas, quand un musulman épouse une fille non musulmane, lui ou les membres de sa famille, exige, tôt ou tard, qu’elle se convertisse à l’islam. Dans la plupart des cas il faut s’attendre à cela à n’importe quel moment de la vie du couple. Et quand le mari est assez déterminé pour défendre sa femme, celle-ci est rejetée et mise à l’écart par les autres membres de la famille, notamment les frères et sœurs du mari. C’est cette idée sur la religion de la femme qui fait qu’il serait interdit à un musulman de marier sa fille à un non musulman.
Quant aux enfants, il faut savoir aussi que dans la conception musulmane les enfants d’un père musulman, surtout les garçons, suivent la religion de leur père. Avec les nombreux exemples que nous connaissons, il faut avouer qu’il est difficile sinon impossible à la femme non musulmane de pratiquer pleinement sa religion dans un mariage avec disparité de culte, étant donné le poids de la domination masculine dans la tradition familiale de la plupart de nos sociétés, sans oublier le fait que le conjoint musulman ne résistera pas trop longtemps à la forte pression familiale. Il ne faut pas penser qu’il sacrifiera sa famille à son foyer quel que soit l’amour qu’il porte à sa femme.
Les rares cas où un tel mariage a la chance de tenir, c’est quand les deux conjoints sont déterminés à assumer avec courage leur vie en rejetant toute ingérence extérieure. […] Le désir de l’Église en permettant ces mariages, est que les chrétiens et les autres croyants se donnent un témoignage de foi et d’amour véritable dans la compréhension mutuelle et le respect réciproque. Mais au regard des inconvénients, une conférence des évêques ou un évêque pourrait bien interdire ces mariages pour plus ou moins longtemps ».
Abbé Jacob YODA, Ce qu’il faut savoir sur le mariage chrétien chez les catholiques, Ouagadougou, octobre 2009, pp. 50-52.
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