Rester éveillé pour le combat

Le chapitre 12 de l'Apocalypse parle de la Femme, la Vierge Marie, et du Dragon, le diable ou Satan. Ayant essuyé une défaite cuisante, « furieux contre la Femme, le Dragon s'en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus » (Ap 12, 17). Il doit être clair pour tout chrétien que Satan lui livre continuellement la guerre, et que s'il s'endort, il est mort, d'où l'interpellation de saint Pierre : « Soyez sobres, veillez. Votre partie adverse, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 5, 8).

Les armes du combat spirituel

Jésus a déclaré que le Royaume de Dieu souffre violence et seuls les violents peuvent y entrer (cf. Mt 11, 12). D'où la nécessité d'être de violents combattants. Nos ennemis, ce ne sont pas des êtres humains. D'ailleurs, Jésus nous a laissé ce commandement qui n'existe dans aucune autre religion : « Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? » (Mt 5, 44-47).

Arme 1 : La vérité pour ceinture

La toute première armure consiste en ceci : « Tenez-vous donc debout, avec la Vérité pour ceinture » (Ep 6, 16, 14).

Qu'est-ce que la vérité ? Nous rejoignons le Christ lui-même qui dit qu'il est la Vérité, le Chemin et la Vie (Jn 14, 6). Devant Pilate, qui a demandé ce qu'était la vérité, Jésus n'a pas répondu, car la Vérité, c'est le Christ lui-même qui est devant lui. Nous ne pouvons pas combattre contre le mal, contre les démons si nous ne sommes pas attachés au Christ, si ce n'est pas lui qui est notre force. C'est mission impossible.

Arme 2 : La Justice pour cuirasse

La seconde arme du combat est « la Justice pour cuirasse » (Ep 6, 16, 14). Dans la Bible, Justice et Vérité vont ensemble. « En effet, la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui tiennent la vérité captive dans l'injustice » (Rm 1, 18). Par conséquent, « à ceux qui par la constance dans le bien recherchent gloire, honneur et incorruptibilité : la vie éternelle ; aux autres, âmes rebelles, indociles à la vérité et dociles à l'injustice : la colère et l'indignation » (Rm 2, 7-8).

Arme 3 : Le zèle pour propager l'évangile pour chaussures

Le zèle à propager l'évangile n'est pas une arme défensive, mais une arme offensive pour faire reculer les ténèbres, c'est-à-dire le royaume de Satan. Jésus en montant au ciel a dit : « Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Mc 16, 15-16 ; cf. Mt 28, 19-20). Le chrétien qui n'est pas un exemple pour les autres, qui ne fait pas un effort pour amener d'autres personnes au Christ manque gravement à sa mission. Saint Paul disait à ce sujet : « Annoncer l’Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16).

Arme 4 : La foi comme bouclier

Une autre arme défensive pour le combat spirituel est la foi, utilisée comme bouclier, qu'il faut toujours avoir en main pour éteindre tous les traits enflammés du Mauvais (cf. Ep 6, 16). Qu'est-ce que cela veut dire ? Le bouclier est une pièce très importante de l'armure défensive. C'est même la pièce maîtresse. C'est avec le bouclier que nous bloquons tous les coups. La foi doit être au-devant de tout. Nous devons voir tout avec les yeux de la foi. Et c'est avec la foi que nous devons régler tous les problèmes de notre vie. C'est pour cela que nous luttons. Devant chaque situation, nous devons nous demander ce que notre foi ne nous permet pas de faire. Ce qui est permis, on peut le faire, mais ce qui est interdit, on n'essaye même pas.

Arme 5 : Le casque du salut

« Enfin, recevez le casque du salut » comme armure pour le combat spirituel (Ep 6, 17). Le casque protège la tête. On devrait toujours le porter lorsqu'on est sur les engins à deux roues. Toujours. Le salut, c'est le fait d'être sauvé par Jésus-Christ, et d'avoir part au paradis après notre mort.

Le moyen que l'Ennemi utilise habilement est la perversion de notre intelligence. Lorsque la tête est corrompue, il sait qu'il a gagné. Lorsque nous ne pensons plus à Dieu, au salut, qu'est-ce qui va nous amener à lutter, à supporter les épreuves, à éviter de pécher ? Dès que nous ne pensons plus au Royaume, ce qui nous intéressera désormais c'est cette vie terrestre et ses plaisirs. C'est pourquoi le diable fait tout pour détraquer notre intelligence.

Arme 6 : Le glaive de l'Esprit Saint

Pour le combat spirituel, « recevez le casque du Salut et le glaive de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu » (Ep 6, 17). Un glaive, c'est une épée. Ici, il est question du glaive de l'Esprit c'est-à-dire la Parole de Dieu qui est une arme offensive et défensive. En effet, « toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice : ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne » (2 Tm 3, 16-17).

Arme 7 : La vie de prière

Il serait curieux que la prière soit absente dans la liste des armes du chrétien. Elle vient ici en dernière position, mais elle est capitale : « Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l'Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable » (Ep 6, 18).

De façon naturelle, le simple fait de prier nous fait penser à Dieu, nous inspire de suivre sa volonté, de faire le bien et de renoncer au Malin et à ses séductions. Quand un chrétien commence à ne plus aller à la messe, à ne plus prier, c'est sûr que progressivement, il va glisser de plus en plus dans les œuvres de ténèbres. Et réciproquement, celui qui est accroché au péché et qui s'y plaît aura du mal à prier, parce que sa conscience, pour rester tranquille ne veut pas penser à Dieu. Il peut faire semblant, mais c'est superficiel.

Conclusion générale

Au terme de ce parcours, on devrait pouvoir s'approprier ces extraits du Psaume 119(118) :

Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout cœur !

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