Généralités sur les péchés capitaux
Préambule
Si je voulais vous parler du thème de cette année, cela n’allait pas vous être profitable ; vous alliez sauter des étapes, parce c'est l'Apocalypse. On rentre déjà dans le festin. C'est le combat, et on arrive à la fin. On est revêtu de la robe blanche, et … « heureux les invités aux noces de l'Agneau ». Le jour où vous allez être ces bienheureux là, quand vous allez arriver là, on va dire ah … voilà ! Vous êtes tous revêtus de blanc et « heureux les invités aux noces de l'Agneau ». Et si parmi vous il y en a qui n'ont pas l'habit de fête, qu'est-ce qu'on va faire de lui ? Jetez-le dehors, … là où il y a des pleurs et des grincements de dents.
Qui veut être là-bas ? (Personne) Personne ? (...) Qui veut tenir compagnie à à à (non) .... Personne ne veut lui tenir compagnie ? Ah, pourquoi ? Il est méchant ? Rires. N'est-ce pas ? Pourtant il vous donne de bonnes choses. Il vous donne de l'argent (...), quand vous allez en boîte de nuit c'est beau, il vous donne de beaux gars, il vous donne de belles, … quoi, de belles gos, ou bien comment on dit ça ...() choco ? Choco c'est quoi ? C'est les filles ou quoi ? (...) Les filles qui sont à la page. Choco ? Ah, il faut qu'on soit branché sinon on ne comprend plus le langage. On ne comprend plus. C'est comme, je ne comprenais pas quand on dit « ah, c'est ma puce ». Je ne comprends pas (rires). Je ne comprends rien du tout (rires). « Sans toi mon réseau balance » (rires). « Il n'y a même pas de réseau ! » (rires). Donc sans la puce, il n'y a même pas le réseau; donc sans toi il n'y a pas de réseau. Et le réseau ici c'est quoi ? (...) c'est la vie ou quoi ? (...) Sans toi, la vie n'a plus de sens ? C'est ça ? C'est ça le réseau ou quoi ? ... moi je ne comprends plus votre langage. C'est comme une fille qui dit « sans toi mon réseau balance, ya ça ya ça ya ça » (rires) ensuite, le garçon dit « tu vois, tu es quoi ... mon huile » (rires) ... « sans toi mon bènga est …, ya rien quoi ». Moi je ne comprends rien.
Mais comme c'est votre réalité comme ça … à notre temps c'était autre chose. On utilisait les formules mathématiques là pour dire les choses : Tu es le sinus de mon cœur, le cosinus de mon cœur, la tangente, (rires). Voilà. (Murmures) En troisième on voit ça. Vous avez calculé cosinus, sinus non ? Tu es la tangente … On imagine tout, on invente quoi. Chaque période ... on ne sait pas maintenant. Aujourd'hui qu'est-ce que vous dansez ? (Zoropoto). Zoropoto c'est quoi ? La dance là ? Viens danser on voir ...
(le show) Comment vous appelez ça ? (Zoropoto). C'est le rap ou quoi ? (non. ça c'est coupé décalé). En notre temps, coupé décalé ce n'était pas comme ça. () C'est nouveau. () C'est bien, c'est bien.
C'est tout à fait normal. Quand on était petit là, il y avait les glissades. Viens, glisse on va voir ; souvenir souvenir. Et puis les James Brown. (... vous pouvez danser on va voir ?) Je n'ai jamais été bon danseur (rires). Il y avait le rock, mais c'est de toujours. Le rock and roll, mais c'est rapide. Mais il faut faire attention aux paroles, souvent c'est diabolique. Ah oui ! Et puis le reggae tout le monde danse le reggae maintenant. Ce sont des choses qui ne se démodent pas. Et puis il y a quelle danse encore ? La salsa, la roumba, ... et puis le slow ... oh les slows, comment vous appelez ça ? Nous on appelait ça les blues. Vous ne connaissez même pas danser ça. (Non). Vous êtes calés dedans ? C'est difficile (...) non, là c'est quand on est fatigué, on danse tout doucement, tout doucement, on se repose (...) on se chuchote (...), c'est tout hein, on chuchote, on ne fait pas autre chose hein ! (....) mais ici là, vous ne dansez pas ça parce que comme vous ne savez plus écrire, vous ne savez plus faire des poèmes, chez vous c'est direct. (...) donc comme chez vous c'est direct, c'est sûr que quand vous dansez comme cela, c'est sûr que ça vous dérange quoi (...).
Définition
Bon ok, nous allons aller de l'avant, nous allons parler de péchés capitaux. Je pense que si on est un peu situé, il faut d'abord découvrir qu'est-ce que j'ai comme péché capital et comment les combattre. Alors, quels sont les péchés capitaux ? Il y a l'orgueil, l'envie, la colère, l'avarice, la luxure, la gourmandise, la paresse. Ce sont les sept péchés capitaux.
Mais quand on dit péchés capitaux, ça ne veut pas dire que c'est les péchés les plus graves. On va en venir. Qu'est-ce que ça veut dire quelque chose qui est capitale ? Ce sont des péchés qui peuvent entraîner d'autres péchés, qui sont à la tête. Ce n'est pas que c'est toujours grave : la gourmandise, ce n'est pas un péché grave en tant que tel, mais elle peut entraîner autre chose, même l'égoïsme, même l'homicide. C'est ce que nous allons tenter de découvrir ce matin, on verra si le temps nous le permet.
J'ai trouvé un bon livre, c'est de là que je vais m'éclairer. C'est le livre de Pascal IDE, Les sept péchés capitaux ou ce mal qui nous tient tête ... en collaboration avec Luc Andrian ... Les éditions EDIFA-MAME, 2002.
Le péché, est-ce capital ? Pratiquer le péché, c'est de prendre pour Dieu ce qui ne l'est pas. Je vais aller très rapidement, mais là où ça nécessite vraiment des explications, je vais m'arrêter. L'argent, le pouvoir, le plaisir, le sexe, etc. La doctrine des péchés capitaux désigne les sept voies majeures par lesquelles l'homme se détourne de son véritable bonheur. Les péchés capitaux sont capiteux, oui, ces sirènes captivent avec des valeurs qui ressemblent le plus à notre vrai bonheur, cette communion avec Dieu qui seule pourra combler notre cœur ainsi infini. Il l'en détourne d'autant plus efficacement que qu'il la nuit.
Le péché
Alors, qu'est-ce le péché ? Avant de voir le péché capital, il est nécessaire de s'intéresser d'abord au péché. Le péché, c'est se tromper de bonheur. C'est-à-dire que c'est manquer son but, se tromper de cible. Et quelle cible ? C'est le bonheur. L'homme est créé pour quoi ? Qu'est-ce qui fait la joie et le bonheur de l'homme sur terre ici ? Voyez la nature, Dieu a tout créé pour l'homme. C'est le sixième jour qu'il a créé l'homme, après avoir tout créé. Après avoir tout créé, à la fin là, il a créé l'homme à son image et à sa ressemblance. Ce qui fait que l'homme il est au-dessus de toute la création, il est au-dessus de tout. Il ne fait pas partie totalement, c'est-à-dire, il a les pieds sur terre, mais ça transcende parce qu'il a aussi la divinité en lui. Il y a du divin en lui. Une partie de Dieu est en lui, donc il domine ce qui est là. C'est pourquoi, tout est fait pour le bonheur de l'homme. Tout ce qu'il y a sur terre, ce qu'il y a dans l'eau, les animaux de la forêt, les arbres et tout, tout est fait pour le bonheur de l'homme, la joie de l'homme, c'est ça.
Le cochon, c'est pour qui ? Le cochon qu'on élève, qu'est-ce qu'on fait de lui ? On le mange, c'est pour le bonheur de l'homme. C'est pour votre joie. Quand on tue ça le jour de Noël, on est content. Même s'il faut passer des jours aux toilettes, ce n'est pas un problème (rires). La joie de ces animaux là, on peut aussi dire que c'est leur ciel, on les a tué le jour de Noël, ils ont fait la joie des gens. S'ils étaient morts comme ça, à quoi ils auraient servi ? A rien ! Quand vous élevez comme ça et puis ça meure, à quoi ça sert, à rien. De même, les arbres que nous plantons, c'est pareil. Vous avez planté des manguiers, ça produit de très belles mangues, est-ce que vous allez rester là à dire « ô ce sont de très belles mangues, ô elles sont belles ces mangues » et vous allez les laisser pourrir ? (non) A quoi ça sert ? Vous allez les manger, et elles aussi elles sont contentes d'êtres mangées par l'homme (rires). Mais oui. Elles sont contentes d'être mangées par l'homme, c'est pour ça qu'elles ont été créées.
Et l'homme, son bonheur c'est quoi ? C'est-à-dire, la fin de l'homme c'est quoi ? C'est le bonheur, mais quel bonheur ? Le bonheur de la vie éternelle, le bonheur en Dieu, c'est ça. Pécher c'est manquer de bonheur. Ce n'est pas une infraction à un code de la route mais un détournement volontaire d'itinéraire. On se détourne de son chemin. Volontaire hein ! Quand l'homme pêche, il se trompe de bonheur. Donc le péché est la grande infirmité empêchant l'humanité de trouver la joie véritable. Il le bloque sur la créature quelconque érigée en absolu, principalement la créature qu'il est lui-même. Donc c'est ça, on se trompe, on se trompe de bonheur. On pense que le bonheur c'est ça alors que le vrai bonheur se trouve en Dieu.
Ensuite, on peut dire en deuxième lieu que pécher c'est offenser Dieu. Pécher, c'est se tromper de bonheur. Or, le Bonheur est Dieu même. L'homme est fait pour l'infini, et Dieu seul est le Bien infini. L'homme est créé, pour qu'à la fin de sa vie, il reparte à Dieu, pour vivre la vie éternelle. Nous allons nous retrouver en Dieu. C'est Dieu notre vrai bonheur. Donc, si nous nous détournons de notre chemin, eh bien, nous offensons Dieu. Nous trompons Dieu. Est-ce que vous voyez ? Il nous a créés pour lui et nous le trompons. C'est comme quand vous trompez quelqu'un. Donc, Dieu seul est le Bien, voilà pourquoi le péché est une offense à Dieu.
Le péché est aussi une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite. Il en est un manquement à l'amour véritable envers Dieu et envers le prochain, à cause d'un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l'homme, et porte atteinte à la solidarité humaine. C'est comme dans le Psaume 51 "contre toi et toi seul Seigneur, j'ai péché". C’est le chant de David après son péché.
Ensuite, on peut dire que le péché, c'est faire d'un bien fini son idole, c’est quand on prend un bien quelconque pour en faire son idole. Dieu, comme le dit Saint Paul dans la lettre aux Philippiens : « leur ventre c'est leur dieu » (Philippiens 3, 19). Voyez ! Si Dieu c'est leur ventre, énonçait l'Apôtre Paul, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut dire ? Vous votre dieu c'est qui ? C'est quoi ? On peut dire, dieu c'est l'argent, on peut dire que c'est le sexe, dieu c'est quoi, le pouvoir ? (...) Les belles fesses, c'est le sexe quoi. (Rires et murmures) Ah d'accord, tout ça c'est l'argent. (...) Les caisses ? Vous appelez les voitures là caisses ? Les belles caisses, ah d'accord. Voyez. Ceux qui sont comme moi là, il faut bien écouter pour comprendre le vocabulaire à la mode. Les tontons et les tanties qui sont ici là. Le pouvoir, voyez, l'argent, les placements bancaires, combien ça ça doit rapporter ... Voyez, on fait de ces choses là une idole et c'est ce que nous poursuivons. La réussite personnelle, professionnelle c'est tout ce que nous voyons, et on met Dieu de côté. Si nous ne mettons pas Dieu devant, rien ne peut réussir.
L’idole
Les péchés capitaux sont les sept idoles de l'âme : les honneurs, les plaisirs, les richesses, etc. L'orgueil fait de sa propre excellence son idole. Le luxurieux sacralise sa jouissance sexuelle.
Une idole, c'est une réalité finie qui se fait passer pour infinie. Vous comprenez ça ? (non) Quand on dit une réalité finie c'est quoi ? Quelque chose qui passe. Si vous prenez l'argent, vous en faites une idole, c'est quelque chose qui passe et pour vous, vous pensez que c'est quelque chose qui ne passe pas. Est-ce que vous voyez ? C'est pour ça on dit une réalité, quelque chose de passager, on s'accroche à l'argent, aux voitures, aux femmes, ça va passer, ça va passer. Tu passes tout le temps à courir, tu dis quelle belle fesse, il y a une là-bas, il y a une là-bas, ... Et quand tu vois une fille seulement, oh là là, tu ne peux même pas rester tranquille. C'est comme un film que j'ai vu, je ne sais même plus c'est quel film. C'est des comédiens là. C'était des rasta men là. Ils sont partis s'installer dans un village. Puis ils ont quitté le village pour s'installer dans la ville. Ils faisaient le cordonnier, ils récupéraient les objets là, les sachets etc. pour faire d’autres objets et puis voilà. L'autre passait son temps à dire « mais tu es belle hein ! » « ohhhh, je n'ai jamais vu ça » (rires) « tu sais hein que je t'aime » Et puis ça marche. Et à une autre: « tu sais hein, je n'ai jamais vu cette beauté là », ... il passait le temps à dire à tout le monde ça. Un papa peut dire ça à ses enfants mais ... toi, à quoi ça sert ? J'espère que les garçons ne sont pas comme ça hein (non) Là si vous n'êtes pas comme ça, je suis content de vous. (...) Ils font ça ? (oui) Vous dites oui, qui peut me donner un exemple (...) Ceux qui font ça ne sont pas ici. (...) Ah, ils se connaissent. (...) Vous les connaissez aussi. (...) Un jour viendra quand tu auras 20 filles autour de toi, mais tu es couché mort, tu ne peux plus rien faire (...) Des teint-clairs, des jolies vont venir, et tu es couché, ce n’est pas fini ? Tu courrais après ça là, ce n'est pas fini ? C'est pour ça on dit une réalité finie, et tu en fais une réalité infinie. Dieu seul est infini, Dieu seul peut nous donner le vrai bonheur. Donc, le péché c'est d'abord faire ça, se tromper de bonheur, et faire d'un bien fini une idole.
Ensuite, quand on fait comme cela, qu'est-ce qu'il y a ? On crucifie le Christ ! On le crucifie parce que justement lui il est mort pour nous racheter. Donc, quand vous vous détourner de lui, vous retournez dans le péché, c'est comme si vous le flagellez encore. Voilà à peu près ce qu'on peut dire du péché.
Le péché capital
Maintenant, le péché capital, c'est quoi ? Très souvent on le confond avec le péché mortel, alors que non. Péché mortel et péché véniel c'est différent du péché capital. Le péché capital peut ne pas être un péché grave, il peut ne pas être un péché mortel, mais il est capital parce qu'à partir de lui, il ya beaucoup d'autres péchés qui peuvent venir. Il engendre d'autres péchés.
Une faute capitale est à la tête, à la source d'autres fautes. Capitale vient de la tête, c'est en latin, caput; quand on dit décapiter, c'est enlever la tête. Il est à la source d'autres péchés. Ne dit-ton pas que de la paresse qu'elle est la mère de tous les vices ? Est-ce que c'est vrai ? La paresse est la mère de tous les vices ? Si tu es paresseux, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas mentir, tu vas voler, voler même c'est dur parce que tu ne veux pas dépenser des énergies, tu ne veux même pas te dépenser, là où il faut courir, tu ne peux même pas le faire. Tu vas voler. Si c'est une fille, c'est grave. Tu aimes les facilités là, elle va se vendre seulement. C'est quoi, c'est dans la prostitution, ça te mène à tout, même à l'homicide. C'est pourquoi c'est la mère de tous les péchés.
Un péché capital, c'est un péché qu'on commet pour lui-même. Exemple, l'avare. Qu'est-ce qu'un avare ? (...) Il accumule l'argent pour accumuler, c'est tout. Qui a déjà vu l'avare de Molière en film, vous l'avez lu en roman ? C'est une pièce de théâtre. Quels sont ceux qui l'ont lu ? Pas beaucoup hein ! Vous ne lisez plus ! Ça c'est la littérature française mais c'est utile. Arpagon, lui il accumule pour accumuler. Il avait enterré son argent ; il l’avait mis dans une caisse et il l’avait enterré; et de temps en temps, il va, comme s'il allait sur une tombe et puis il pleure. Et voilà que son fils voulait se marier, est tombé amoureux d'une fille que lui aussi cherchait. (...) Alors, qu'est-ce qui s'est passé, leur garçon de course là, comme lui il a suivi les actes du patron, il sait où c'était enterré, il est parti déterré ça pour donner au fils. Et finalement, quand il est parti, il n'a pas trouvé l'argent qu'est-ce qu'il a dit ? Il est rentré dans la tombe, et il dit « je suis mort, on m'a égorgé, on m'a tué, je suis mort, on m'a tué ... ». A cause de l'argent, il dit qu'il est mort : « on m'a tué ». Il y a des gens comme ça aussi. S'il te donne 100F, ils ne vont pas dormir (...)
En revanche, on ne ment pas pour mentir, mais pour se protéger ou se mettre en valeur. Quelqu'un qui ment, ne ment pas pour mentir, il y a quelque chose toujours. Soit pour se protéger, soit pour se montrer. Il y a des péchés, comme on dit, des péchés filles; mais le péché capital est le péché mère, le péché originaire; je dis bien originaire et pas originel.
Le péché capital. Pourquoi on s'intéresse à ce péché là ? Parce que ce péché, il nous gouverne. Comme on dit, ce sont les puits de l'âme et nous gouvernent. Les péchés capitaux sont les sources de nombreuses fautes. En prendre connaissance permet de saisir les connexions entre les péchés apparemment différents, les combattre, c'est couper le mal à la racine.
Couper le mal à la racine. C'est comme quelqu'un de très colérique, et le jour qu'il a pu se débarrasser de sa colère, il dit « tout est tombé ». C'est-à-dire, lutter contre un péché capital, c'est comme émailler; quand on émaille, c’est comme quand vous tirez sur le fil là, et tout tombe. Si vous arrivez à lutter contre ce péché capital là, tous les autres péchés aussi vont tomber.
Donc ce péché nous gouverne, ensuite, ce péché se dissimule, c'est-à-dire, ce péché se cache. Il nous aveugle. Nous nous aveuglons sur notre idolâtrie et nous inventons des raisons. Les péchés capitaux sont souvent justifiés. On veut justifier son péché, ou excuser, ou les faire tolérer par l'entourage. Parfois même au confessionnal on voit ça. Au lieu de dire voilà ce que j'ai fait, on comme à dire il y a eu ça, il y a eu ça et il y a eu ça et puis bon... Tu as volé, pourquoi tu as volé ? Voyez, bon, bon, j'étais en difficulté, je n'ai rien à faire, je pensais que j'allais pouvoir remettre et puis j'ai pris. Tu ne devais pas prendre, c'est tout. Donc tu as volé. (...)
Par exemple pour la fornication va se justifier : voyez, on a été au cinéma, et puis voilà, on est passé à la maison, ... on a bu ... voilà ... il m'a dit woo, (rires) et woo (rires) et voilà. Moi j'ai dit « moi je n'aime pas dè », et finalement voilà. Et après ça, voilà ! Non, le péché est fait. C'est tout. Hein ? Que vous ayez bu, que vous ayez fait quoi là, ce que le péché veut c'est ça. Si vous dites ça c'est comme si vous voulez vous justifier. C'est Dieu qui vous justifie. Dieu il sait pourquoi vous avez fait ça. Vous êtes tombés, vous êtes tombés. Donc, on n'a pas à justifier ça.
Et parfois, c'est des péchés, que l'entourage encourage parfois. On voit, bon, on a fait ça, il y a des gens entrent dans le train sans ticket et disent « oh ces gens ils nous volent tout le temps tout le temps, donc ce n'est pas grave ». Entrer sans ticket, ce n’est pas bon. Alors, on essaye de les justifier, on essaye de les cacher, ça se dissimule, donc, faisons attention, sinon nous ne pouvons pas démasquer ce péché là.
Certains péchés capitaux sont très intérieurs. Très intérieurs. Comme la jalousie ou la paresse et moins repérables que les autres. Ces péchés sont des vices. Un vice est un mauvais pli. Or un mauvais pli, c'est vite pris. Nous sommes ce que nous reflétons chaque jour, soutenait un philosophe grec, c'est Aristote. On le constate dès l'ouverture de la paupière, lorsqu'on écrase le réveil en pestant.
Le bien comme le mal à force de répétition, deviennent des habitudes. Faites très attention. Le vaniteux, il s'habitue à sa vanité, le jaloux à sa jalousie, l'obsédé sexuel, à son besoin de fantasme. Lorsqu'on est habitué, on se dit que ce n'est plus un péché. On ne voit plus le péché. Alors que c'est un péché !
Souvent, quand vous avez des copains, des copines, vous vous confessez parce que j'ai trompé mon copain, ou bien j'ai trompé ma copine. Mais, tromper là c'est quoi ? (...) moi je ne vois pas. C’est parce que tu es sorti avec un autre ou quoi ? Alors que même ce que tu fais avec ton copain là c'est péché (rires). C'est vrai ! Ça, c'est un péché. Est-ce que vous voyez ? C'est un péché. Et si on s'aime, est-ce que c'est un péché ? C'est un péché ! ha ! (...) S'aimer, ce n'est pas coucher hein, ah oui. C'est pas parce que tu dis « on s’aime » et quand on s’aime, on aime, et on commence par là, ça ne va pas aller loin. Ça c'est un péché. Est-ce que embrasser c'est un péché ? Est-ce que embrasser sur la bouche est un péché (nonnnnnnnnnnnn). Ah ! C'est vous qui le dites, moi je ne sais pas. Alors, vous savez, dès qu'on y pense c'est un péché.
Voilà, quand on regarde les romans pornos, les films, on est là, on s'excite, on tourne, c'est un péché. Et qu’est-ce que vous dites, je fais ça pour ne pas sortir quoi, ou bien on se masturbe, c'est un péché. Ouin, ouin ! Je sais que vous faites ça. ohhhhhhh (...), mon œil ! (rires). C'est un péché, et ça devient une maladie. Ah oui, ça devient une maladie, parce qu'il y en a qui vont s'habituer. Il ya un âge, surtout, quand on grandit, ça vous vient instinctivement, mais après ça passe. Ceux qui demeurent dedans, ça devient une habitude, c'est un péché. Et si vous ne faites rien pour combattre, même une fois mariés, vous allez continuer à vous masturber. Oui. J'ai vu des cas comme ça. Que ce soit l'homme, que ce soit la femme, c'est pareil. C'est malsain, ce n'est pas bon. Vous êtes malades, vous avez pris une habitude, vous êtes devenus malades, vous ne voyez même pas que c'est péché encore. C'est péché.
C'est pourquoi on dit, c'est des plis. Quand on prend ce pli là, ... la jalousie c'est vraiment interne ; c'est très intérieur ça. Si on ne fait pas attention, on ne démasque pas. Il faut savoir démasquer ça, et on gagne. Autrement dit, ça va rester comme ça.
Certains péchés comportent une puissante composante affective, comme la colère ou la gourmandise qui est d'abord un plaisir gustatif. Or un sentiment est involontaire. Il n'y a pas de péché quand on ressent le désir de se régaler d'un gâteau. Quand on pique une colère là, parce que quelqu'un vous est rentré dedans ; ça arrive ; ça ce n’est pas en soi une habitude. Discerner une responsabilité dans la tristesse voire la dépression qui peut caractériser la paresse, ne pas joindre justement au poids, la désolation, la culpabilité. Quelqu'un qui est peut être paresseux, ça ne va pas. Vous sentez qu'il ne veut rien faire. On sent dans la tête ça ne va pas. Il y en a qui ne veulent même pas aller à l'école, rien du tout. Alors, il faut essayer de discerner. Ne pas toujours facile ; il faut rechercher les causes de cette dépression qui le poussent à la paresse.
Combattre le péché
Il y a autre chose. Quand on dit que ces péchés sont des enjeux clés pour le combat spirituel, or ce combat est souvent méconnu, car on nie non seulement l'action du démon mais son existence. Celui-ci en effet à tout vraiment intérêt à travailler de jour comme de nuit, jusqu'à ce que découvert, il s'agite pour s'arroger un pouvoir qu'il n'a pas. Voilà un peu quand on parle de péchés à la tête de péchés, ce sont des péchés qui nous gouvernent, ce sont des péchés qui se dissimulent, si on ne fait pas attention, on ne peut pas les découvrir.
Alors, comment lutter contre ces péchés ? D'abord pour lutter contre ces péchés, il faut les reconnaître. Il faut reconnaître son péché. Avoir l'humilité de reconnaître son péché. Alors, nous pouvons nous engager pour le combat. On s'engage pour le combat. Cela ne consiste pas à dire simplement qu'on est fautif, que nous sommes imparfait tout le temps ; on dit comme on est humain, tout est bon... ah, mais il faut faire un effort. Il ne faut pas se cacher derrière ça. On se dit que c'est tout à fait normal. Quand on parle de Jésus, on dit que lui il était Dieu. Mais c'est qu'il s'est fait homme, pour montrer que nous pouvons aussi nous battre.
On, est pécheurs, on est déficient, c'est ça. Tout le monde le sait bien. Un abus général n'engage en rien, pas plus que ce genre de repentance universelle. Quand on se dit aurevoir, c'est bien. … « On a été gentil, mais nous demandons pardon pour tout ce qui a été fait … » Tu sais, mais est-ce que pendant que vous étiez ensemble, tu as osé aller t'asseoir demander pardon à l'intéressé ? On se cache derrière tout ça.
Il est indispensable de faire un travail de vérité intérieure, de lucidité sur soi-même. C'est difficile. Donc, il faut d'abord reconnaître son péché, et pour connaître son péché, il est indispensable de faire un travail de vérité intérieure, de lucidité sur soi-même, sinon ce n'est pas possible. Voir son péché, c'est difficile. C'est une tâche inconfortable, quand on commence avec un cœur droit à prendre conscience de son péché et à le nommer.
Quand on scrute nos désirs profonds, on le voit. Car tout péché se fonde sur un désir naturel. C'est encore plus vrai pour les péchés capitaux car ils poursuivent les biens, les biens les plus capitaux : l'excellence, ça c'est quoi, c'est l'orgueil ; le plaisir, c'est la gourmandise et la luxure ; l'argent, c'est l'avarice. A partir de quel moment notre désir devient démesuré ? A partir de quel moment, notre consentement à ce désir devient-il péché ?
Il faut voir maintenant les composantes de ces péchés là. Une analyse intérieure. Il faut voir la profondeur. Un vice est d'autant plus profond qu'il est plus habituel et plus difficilement discernable et déracinable. S'il est très enraciné, on a peur de le toucher. On voit, quelle en est la fréquence ? Nous est-il difficile d'y résister ? En sommes nous dépendants ? C’est en faite une lecture intérieure. Il faut voir la profondeur, le vice, est-ce qu'il est habituel ? Quelle est sa fréquence ? Nous est-il difficile d'y résister ? Est-ce que quand ça vient, on résiste difficilement à ce péché ? Est-ce que nous sommes vraiment dépendants ?
Qu'est-ce qu'on peut prendre comme péché ici ? Bon, la gourmandise. Est-ce qu'à chaque fois c'est ça ? Est-ce que c'est profond en nous ? Quelle est la fréquence. Est-ce que nous résistons difficilement quand nous voyons un met ? En fait, la gourmandise là c'est quoi ? C'est manger, manger, manger, ou bien c'est quoi ? Il faut voir comment en ce moment, c'est un travail intérieur.
Ensuite, l'extension. De quelle autre faute ce péché capital est-il la source dans ma vie ? Quel secteur de notre existence touche-t-il ? Quelles personnes de mon entourage affecte-t-il ? Faites un travail pour voir.
Ensuite voir si ce péché est là depuis longtemps. Depuis combien de temps, tu es habité par ce vice ? Quelles sont les blessures qui ont favorisé sa mise en place ? Pour faire ça, il faut être courageux et lucide ! Parce qu'il y a certaines choses qui vont venir vous dire « non, ce n'est pas ça », « non, en fait, ce n’est pas ça » … Il faut être courageux. Il faut aussi consentir à ce constat.
Comment lutter contre ce péché ? D'abord, reconnaître son péché, et pour reconnaître son péché, nous allons faire cette démarche là, voyez. Il est indispensable de faire un travail intérieur, de vérité intérieure sur soi-même, c'est pourquoi nous allons voir la profondeur, l'extension et aussi l'ancienneté de ce péché. Ensuite, il faut consentir à ce constat.
Après la reconnaissance lucide, le consentement humble. Il faut consentir. Il ne s'agit pas de consentir au péché, mais à la prise de conscience de sa faute. Et alors, on guette le danger, on fait attention, parce que ceux qui éprouvent ça, on peut tomber d'un côté : « ah, c'est moi qui ai fait ça ? » Alors, ça devient un dégoût de ça. Je suis mauvais. Là, nous tombons encore dans un autre péché. Il suffit de voir les choses en réalité, et pas de se dégoûter. Parce que c'est un péché, c'est de l'orgueil, mais voir comment lutter pour s'en sortir. Si je consens que je suis paresseux, et puis, je me mets à me comparer aux autres, « je ne serai jamais bien… », ce n'est pas la peine ! Ce n'est pas la peine ! « Regarde comment tu es, … » Si vous faites ça, le démon va vous pousser à vous dégouter, il va vous pousser au suicide. Ça c'est immanquable. Ceux qui sont parfois habités par l'esprit de suicide c'est ça. « Comment moi j'ai fait ça … tous les autres ont fait ça, et moi ... » Et puis tu es découragé ... « tu vois, la vie là ça sert à quoi ? hein ?, mieux vaut pour moi mourir que de traîner là, ah oui ... » Tu vas aller mourir, c'est vrai. Le Diable est content parce qu'il aura un compagnon. Ah oui. On ne peut pas aller au ciel hein ! Si c'est découragement qui t'a poussé, tu t'es renfermé sur soi, tu n'as pas été ouvert, tu vois le noir, eh bien, ce n'est pas bon.
Alors donc, vous voyez, nous devons faire très attention. Et après avoir consenti justement, il faut éviter le piège de l'aveuglement. Accepter l'existence de ce vice. Puis, reconnaître que nous sommes habités par une fragilité spirituelle fondamentale. Ça c'est nécessaire. Quand on reconnaît cela, nous reconnaissons que nous sommes habités par une fragilité spirituelle fondamentale. Et cette misère, c'est parce que nous sommes loin de Dieu. Nous nous sommes éloignés de Dieu et nous nous sommes repliés sur nous-mêmes à cause de ce péché.
Et ensuite, qu'est-ce qu'on peut faire. Il faut consentir, il faut s'ouvrir à la miséricorde de Dieu. Le péché ferme le cœur. Une fois qu'on a pris conscience, on s'ouvre à la miséricorde de Dieu, tout comme l'enfant prodige, quand il a reconnu que ce qu'il a fait ce n'est pas bien, d'abord, peut être parce qu'il était contraint, mais en revenant sur lui-même, ah, il se dit qu’il faut que j'aille dire à mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils … il a pris conscience, il s'ouvre à la miséricorde. Il s'ouvre à la miséricorde. Et quand on s'ouvre à la miséricorde, le Seigneur ne peut pas ne pas nous venir en aide.
Et après cela, on essaye de rendre une résolution. Il est essentiel qu’au fond de notre être de pécheur, la volonté de conversion s'exprime par un acte concret, si minime soit-il. Un acte concret, si minime soit-il. Et il est bon, qu'une résolution au minimum soit prise. Vous avez pris conscience de votre péché, vous êtes ouverts à la miséricorde, essayez de prendre une résolution pour que chaque jour vous voyez ce « voilà ce que je vais faire pour lutter contre ». Autrement dit, si nous prenons conscience et nous ne prenons pas une résolution pour combattre, comment luter ? Ce n'est pas possible.
Est-ce que vous avez compris ? Quand je vais vous envoyer tout de suite en méditation, vous n'allez rien faire, parce que vous n'aurez pas compris. Quand je vais vous dire d'aller, que chacun essaye de fouiller sa vie pour voir en fait quels sont les péchés capitaux qui le minent, qu'est-ce que vous allez faire ? Vous n'avez pas suivi la démarche que j'ai donnée, comment vous allez faire ? Parce qu'il y a des choses qui sont cachées, on ne se rend pas compte, on ne se rend pas compte. Quand on s’assoit, on examine sa vie, on va vraiment à l'intérieur là, on dit hummm ! Oui. Maintenant, qu'est-ce que je peux prendre comme résolution ?
Questions
Une jeune : vous avez parlé de la négation de l’action du démon, je ne sais pas si ça c'est un péché.
Le diable, il a ses astuces. Si nous savons que c'est le démon qui nous pousse au péché, si vous dites qu’il n’existe pas, il va régner sur vous. C'est comme en Europe. Pour eux, il n'existe pas, ils font n'importe quoi. C'est pourquoi nous nous ne nions pas ni son existence, ni son action.
Une jeune : moi c'est au niveau de la résolution que je n'ai pas compris.
Vous avez pris conscience, n'est-ce pas ? Et puis maintenant vous vous êtes ouverts à la miséricorde. Alors, il faut prendre une résolution, même si c'est tout petit. Ici on propose qu'elle soit quotidienne. C'est toi qui prends ta résolution pour lutter contre ce vice là. C'est toi-même, ou bien ? Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?
– Comme vous l'avez si bien dit, si un péché capital, on voit que ça y est dans le sang. ça veut dire qu'on a l'habitude de faire ce péché là. Et pour le résoudre, pour cesser d'être égoïste ou quelque chose comme cela, ce sera un peu difficile, trop difficile.
– Et pourtant il faut. Pourtant ! Quand on dit que c'est dans le sang, c'est dans le sang… On s'appuie là-dessus, mais c'est une habitude, il faut s'en défaire, on lutte contre les péchés capitaux, en les remplaçant par les vertus. Ah, oui, c'est difficile. C'est pourquoi on veut toujours les justifier. C'est difficile, mais on peut combattre.
– Donc, il n'y a pas une démarche particulière pour ça ?
– On verra par la suite, parce qu'on s'ouvre à la miséricorde, on prend une résolution, mais il faut toujours fixer son regard sur Jésus Christ. Quand on va voir tous les péchés, on verra bien ce qu'il faut faire dans chaque cas.
Une jeune : Monsieur l'Abbé, vous avez dit que la masturbation et la fornication, ce sont de gros péchés. Mais quand on voit bien, selon la science, enfin, on nous a appris qu'on ne peut pas échapper aux envies de l'homme (rires), qu'on ne peut pas échapper, que nous Dieu a créés comme ça. Si on ne peut pas échapper à ces envies là, maintenant comment faire ? Forniquer ce n'est pas bon, se masturber ce n'est pas bon. On va faire comment maintenant ?
(Rires de l’assemblée) C’est difficile parce que vous avez pris de mauvaises habitudes. Difficile, ça ne veut pas dire impossible. Si certaines personnes ont pu quitter l’esclavage du sexe, pourquoi pas vous ? Il faut lutter, il faut prier, ah oui.
Voyez, je ne dis pas des gens de peu de foi, mais vous ne croyez pas justement à la bonté, à la force du Seigneur, à la grâce divine. Et ceux qui ont opté de vivre dans le célibat consacré, ils meurent ? Les prêtres, religieux, religieuses, est-ce qu'ils meurent ? La science est au service de l'homme et non l'homme de la science. L'homme est au-dessus de tout ça. Dieu est au-dessus de tout ça. C'est lui qui a tout créé. Il sait pourquoi il a fait l'homme et la femme, il sait pourquoi il a fait le sexe, il sait pourquoi il a mis dans notre cœur ce sentiment d'amour aussi. Mais il nous a donné son commandement aussi !
Une jeune : On dit que coucher avec un membre de ta famille, ton cousin, ta cousine, comme ça, que c'est un gros péché. J'aimerais savoir davantage.
En fait, c'est incestueux. Quand on dit, ça ne se fait pas, voyez, dans la société, c'est pour éviter même des dérapages. Je prends un exemple. Un frère qui couche avec sa sœur. Ça arrive hein ! S'ils ont des problèmes de sang, les enfants là seront quoi ?
– Justement, parce que je me dis qu'au temps d’Eve et Adam, il a fallu que leurs enfants s'accouplent entre frères et sœurs …
– On n'est pas des animaux hein pour s'accoupler ! Ils ont été créés homme et femme. En fait la Bible ne nous dit pas tout du commencement. Adam et Eve, c’est un langage imagé pour montrer que c’est Dieu qui a tout créé dans le monde, et qu’il a créé homme et femme ... peut être que le Seigneur a fait autre chose autrement, et on ne sait comment, pour que voilà ça ne soit pas comme ça. Sinon on allait vivre comme ça en clans fermés, on allait tous mourir. Parce qu'il y a des maladies génitales. Ça affaiblit le sang. C'est pourquoi dans certains villages, ce n'est même pas permis de se marier ensemble; on considère que tout le monde dans le village là, comme étant du même sang, comme frères et sœurs. Donc il n'est même pas permis de prendre une femme ou de se marier là-bas. Vous allez dans d'autres villages. Vous allez dans les villages voisins, là vous allez prendre vos femmes là là-bas. Eux aussi ils viennent prendre vos filles.
Une jeune : Vous avez dit que tout à l’heure nous allons sortir pour une méditation personnelle concernant les péchés capitaux. Si par exemple, avant de venir ici je me suis confessé de tout cela, j'ai besoin de repartir, de penser à cela ?
Est-ce que j'ai dit se confesser ? Attention, découvrir son péché capital, son vice, c'est autre chose. Je prends un exemple, quel est ton péché (rires) que tu commets souvent ?
– L’orgueil.
– Voilà, l'orgueil. Il faut voir quelle est la fréquence, est-ce que tu peux t'en défaire puisque c'est devenu une idole pour toi; tu te confesses aujourd'hui et demain tu es dedans. Donc il faut voir comment lutter contre ça. Ce n'est pas parce que tu t'es confessée que tu ne reconnais pas. Ce sont des péchés qui sont difficilement déracinables. On se cache, on se justifie.
Un jeune : Moi franchement, je voudrais connaitre la différence entre le péché en pensée et le péché en acte.
La pensée et l'acte. Jésus a dit : « Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle » (Mathieu 5, 28). Oui ! (...) Voyez en tant que chrétien, il faut faire très attention. En tant que chrétiens, notre chemin, notre chemin c'est le chemin de la sainteté. La vocation de tout chrétien c’est d'être saint. C'est pourquoi, c'est exigeant. Ce n’est pas parce que tu n'as pas commis l'acte que tu n'as pas péché. Oui !
Tu t'es énervé contre quelqu'un, tu avais envie même de le tuer. C'est un péché. Oui. Même si tu ne lui a pas dit. Ah. Tu peux t'énerver contre quelqu'un et la personne ne le saura pas mais c'est un péché parce que vu de Dieu c'est un péché : en pensée tu as péché. Han ! Ah oui, il faut faire attention hein.
J'ai vu une fille, j'ai passé le temps à penser à elle, ah, oui, oh la la, si je l'ai ... c'est un péché ça ! Ah, mais oui. Est-ce que vous voyez (...) Ce n’est pas parce que vous n'avez pas commis l'acte que ce n'est pas un péché. J'ai péché en pensée, en parole en acte et ... par omission.
Une jeune : moi j'aimerais savoir ce que vous pensez de la façon que la science de règle certains problèmes : quand on prend l’exemple la gourmandise qui fait partie des péchés capitaux, ou même l'avarice, aujourd'hui en Europe, il ya les psychologues qui suivent des gens pour essayer de pallier les vices là. Ici en Afrique, on s'oriente vers nos choix, on prie, mais du côté de l'Europe, de la science, ils ont développé des manières de lutter contre cela. J'aimerais savoir ce que vous pensez.
Les péchés capitaux, le vice s'enracine sur des blessures. Est-ce que vous comprenez ? Voilà ! Ça s'enracine sur des blessures; je suis devenu orgueilleux pourquoi ? Il faut que je me fasse voir tout le temps tout le temps pour quoi ? C'est une blessure. Je prends un exemple. Un enfant est devenu orgueilleux. Tout le temps, il faut qu'il se fasse voir, ... pourquoi ? Parce qu'il était au centre de l'affection des parents. Et maintenant le petit frère est venu. Il se voit délaissé, donc tout le temps, il faut qu'il fasse ça pour se faire voir. Il a grandi avec ça. Et la blessure là c'est ça. Il faut qu'il redevienne le centre de tout, qu'on fasse attention à lui. Donc, avec un travail de psychologue, on peut traiter certains problèmes aussi. Mais il faut d'abord prendre conscience de ce qu'on est. Et maintenant, voir la racine. C'est pourquoi on dit que c'est difficilement déracinable. C'est une habitude.
Une jeune : moi j'aimerais savoir au sujet du pardon, quand tu fais un péché et que tu le reconnais vraiment et tu demandes pardon à la personne, et que la personne ne te pardonne pas.
Vous êtes hors sujet. Bon, la personne ne te pardonne pas, mais toi tu as demandé pardon. Tu pries pour la personne pour que la personne connaisse la joie du pardon.
Un jeune : Chez moi, par exemple, quand vous avez parlé des péchés capitaux là, parmi les 7 là, moi j'ai au moins 5 là-bas. J'aimerais savoir comment faire pour lutter contre ces 5 là. On peut aller étape par étape, ou bien on peut aller globalement ? Ensuite, il y a de ces péchés pour lesquels j'ai essayé de prendre des résolutions et de lutter. Je sens que ça va. Je vois qu'une année après, six mois après je tombe encore dedans. Je suis découragé, et souvent je me demande est-ce que moi-même… J'aimerais savoir comment faire pour ne plus tomber dedans à long terme, ou bien si je tombe qu'est-ce qu'il faut faire.
C'est bien, qu'est-ce que vous voulez ? On prend les résolutions, on lutte, et surtout, on compte sur la grâce. Voilà. La grâce. Voyez, la miséricorde. Facilement on accumule les 7 hein. Lui s'il a 5 seulement ça va (rires). Facilement on a les 7, sans se rendre compte. Voyez, on peut être jaloux, mais c'est tellement camouflé qu'on pense qu'on n'a pas de jalousie. C'est camouflé. Ah ! Est-ce que vous voyez ? L'orgueil est là, mais ça se camoufle parfois derrière une fausse humilité. On verra ça après. Il y a des choses qui sont camouflées, on ne sait pas. Mais comme on aura à parcourir les 7, on verra.
Une jeune : J’aimerais savoir si les péchés capitaux entravent l’avancée spirituelle.
Ça peut jouer sur l'avancée spirituelle. Si, ça affecte l'avancée spirituelle, oui ! Tu es là, tu loues le Seigneur, tu bénis le Seigneur, il y a ton voisin qui te fait comme ça et puis tu te fâches du coup. Et puis tu commences à bouder. Et tu applaudis "gloire à toi Seigneur". Faites très attention !
Une jeune : Il arrive souvent que les péchés capitaux te conduisent à d'autres trucs et souvent on dit que tu souffres parce que tu as eu à pécher. Est-ce qu’à ce moment, si tu penses que c'est ton péché qui t'a conduit à une maladie ou à la perte d'un enfant par exemple, qu'est-ce que tu peux faire en ce moment ? En demandant pardon, peut-être que la personne qui est morte par ta faute pourra aussi te pardonner ? Je prends l'exemple, concernant l'histoire de David, à cause de son péché, l'enfant qu'il a eu avec la femme de son esclave est mort. Est-ce qu'après avoir reconnu son péché, demandé pardon, cet enfant a pu avoir la vie sauve ?
Lui il est innocent. L'enfant est innocent. Il n'a pas cherché à naître. La femme aurait pu ne pas concevoir, ce n'est pas ça l'essentiel, c'est l'acte produit.
Une jeune : moi je voudrais savoir quand une femme mariée est jalouse, est-ce que c'est un péché ?
Vous savez, toutes les femmes sont jalouses (rires). C'est un péché (rires) Ah ! C'est un péché. (Etonnement, plaintes). Est-ce qu'être jalouse, c'est un péché ? (...) C'est normal. Voilà, vous vous cachez derrière ça pour dire que c'est normal. Ah oui. Voyez, il faut faire très attention. Ce sont des choses qui peuvent vous conduire même à faire des crimes, des crimes passionnels. Ça arrive hein ! Mais quand même, c'est des crimes. Donc, faites très attention.
Quand on dit c'est normal, c'est normal, c'est normal, après c'est démesuré. Faites très attention. Et d'ailleurs, quand c'est démesuré, on devient malade et aveuglé. Ah oui. Malade et aveuglé. Quand on est jalouse, alors qu'est-ce qui se passe ? Que ce soit l'homme, que ce soit la femme, c'est difficile. Quand tu vois seulement ton mari une femme voilà, qu'est-ce que tu faisais ? Même si c'est avec sa maman, pourquoi tu es resté longtemps avec ta mère ? Ce sont des jalousies. On en devient malade.
Dans toute relation d'amour, il y a la liberté et il y a la confiance. Tant que vous n'avez pas ça, ...
Un jeune : On entend souvent parler de péché contre l'Esprit Saint et certains même disent que le péché contre l'Esprit Saint est impardonnable, qu'il vaut mieux insulter Jésus que d'insulter l'Esprit Saint. Je n'arrive pas à comprendre cela parce que l'Esprit Saint lui-même est Dieu.
Il faut voir dans quel contexte le Christ disait cela. C'est parce que les Juifs ont vu des choses, des miracles, ils disent, oh, lui-là c'est par Belzeboul, le chef des démons, qu'il guérit, qu'il fait ceci et cela. Le péché contre l'Esprit Saint c'est quoi ? C'est quand on refuse le salut, quand on refuse de voir la réalité en face. Quand on refuse d'accueillir Jésus comme sauveur, qu'est-ce qui peut te sauver ? L'Esprit Saint c'est celui qui nous éclaire, qui nous conduit, mais si nous refusons cette lumière, qu'est-ce que vous voulez ? On dit qu'il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Celui qui a soif et qui ne veut pas boire sera toujours assoiffé. Il n'y a pas plus assoiffé que l'âme qui ne veut pas. C'est-à-dire, tu vois et tu refuses. Le péché contre l'Esprit Saint en fait c'est ça. Il nous éclaire, nous voyons et en fait nous refusons de voir.
Un jeune : Moi j'ai déjà pris part à un débat avec des protestants qui disent qu'aux yeux de Dieu tous les péchés s'équivalent. Que j'insulte quelqu'un ou bien tu commets un meurtre, c'est le même péché. Je veux savoir si c'est vrai ou bien c'est moi qui me trompe.
Ah, ce n'est pas le même. Comme eux ils n'ont pas de confession, ils font ça pour apaiser leur conscience. Ah, oui. Ce n'est pas le même. Quelqu'un qui ment et quelqu'un qui commet un avortement ? Ah ! (murmures) ce n'est pas la même chose. Avec les protestants souvent on ne peut pas discuter et aller loin. Parce qu'une fois qu'en fait vous faites percevoir la vérité, ils se bloquent. Ah, ils se bloquent. Ils ne veulent plus. C'est ça même le péché contre l'Esprit Saint, voir la vérité et la refuser.
Un jeune : Souvent on veut changer, on prend même la résolution mais ça ne marche pas. Je ne sais pas qu'est-ce qui peut expliquer cela ? C'est parce qu'on est habitué ou quoi ?
Je ne sais pas, il peut y avoir plusieurs paramètres. Il faut que tu analyses. Il faut d'abord que tu fasses un travail sérieux sur toi même, et après tu verras.
Une jeune fille : Moi j'ai une inquiétude. J'ai un péché dont j'aimerais me débarrasser mais je n'arrive pas. Il s'agit de la paresse. C'est depuis que je suis petite, on aimait m'appeler toujours paresseuse, la paresseuse, en réalité, ça m'a beaucoup affecté. Mais entre temps, j'ai fini par renoncer à l'idée de montrer aux gens que je ne suis pas paresseuse. A la longue, à l'instant où je suis là, même si je fais des efforts, même si je ne veux pas être paresseuse, j'aime faire des services pour me prouver que je ne suis pas paresseuse. Mais quand les gens viennent, ils disent seulement que je suis paresseuse. C'est comme un poids maintenant que je n'arrive pas à m'en débarrasser. Et non seulement j'en veux aux gens, mais c'est comme une maladie, je n'arrive pas. Même mon corps même refuse des fois même de faire certaines activités. Parce que je suis tout le temps malade, et c'est un poids qui est sur moi que je n'arrive pas à m'en débarrasser. Je m'en veux. J'ai eu à écouter un enseignement il y a longtemps qui disait que les parents qui aiment parents qui aiment appeler leurs enfants, insulter leurs enfants, toi tu es gourmande, tu es paresseuse, que ça finit par suivre les enfants. Et moi, depuis que j'étais petite, c'était comme ça qu'on m’appelait : A*** la paresseuse. Ça m'a tellement traumatisé que jusqu'aujourd'hui, quand on en parle, je ne sais pas comment m'en débarrasser du tout ça. Et selon vous, comment on peut faire pour se libérer d'un tel péché, d'un tel poids ?
En fait, ça c'est beaucoup plus intérieur. Ça c'est une blessure. Il faut voir, qu'est-ce qui a conduit à ça. Peut-être même à ta naissance, il y a eu quelque chose, peut être un enfant qui ne pleurait pas beaucoup qui était là seulement, qui ne faisait pas beaucoup d'efforts, mais c'est un problème. Ça peut provenir des parents. Vous avez combien d'enfants avant vous ?
– L'avant dernière ?
– de combien d’enfants ?
– 6
– Et comment tu t'appelles ?
– Mon nom veut dire « encore une fille »
– Encore une fille. Voilà. C'est-à-dire qu'on ne s'attendait pas à toi. Comme on ne t'attendait pas à toi, tu t'es refusée. Qu'est-ce que je vais faire, ce n'est pas la peine. Tu refuses d'être. Alors que quand on naît, on travaille. Tu refuses d'être. C'est ça. C'est une blessure intérieure, une fois que l’on connaît la cause, on demande la grâce du Seigneur surtout pour le pardon, pour pardonner aux parents et tout, et après tu vas voir que ça va changer. Et c'est ça qui peut vous rendre aussi maladive hein. Ah oui. Vous avez envie peut-être de repartir.
Une femme : Moi je voudrais savoir quelle est la vraie signification du péché mortel ?
Mortel, ça veut dire la mort de l'âme. Le péché qui nous éloigne de Dieu, qui nous éloigne de la Vie, qui nous détourne de Dieu. C'est ça.
– Mais une fois qu'on commet ce péché, est-ce que c'est possible de demander pardon ?
– Non ce n'est plus possible (rires).
– Donc tu as beau prié, prié, c'est fini pour toi ?
– C'est l'enfer (rires). Oh bon, ça dépend. On commet le péché, mais on demande pardon, l'essentiel c'est de reconnaître et de revenir à Dieu. Quand on revient à Dieu, il n'y a pas de problème. Mais l'âme prend un coup quand même.
Une jeune : J'aimerais poser une question qui va m'aider pendant la méditation. En fait, c'est concernant le partage. Je ne sais pas, si tu veux payer du pain pour toi, et tu n'as pas les moyens pour acheter pour tout le monde, est-ce que tu peux juste payer la petite quantité pour toi seule, ou bien ça c'est considéré comme un péché ?
Ça dépend, qu'est-ce que ça veut dire.
– Je veux dire, tu as l'intention de manger du pain, tu as une famille nombreuse, tu n'as pas assez d'argent pour acheter pour que tout le monde en ait, pour partager à tout le monde et à toi aussi. Tu as peut être 100 F, tu payes juste ce qui peut te suffire, et tu manges, seule. Je ne sais pas si on peut considérer ça comme péché.
– ça dépend. Si tu manges pendant que les autres regardent, ça ce n'est pas bien.
– Ah, donc on doit se cacher pour manger ?
– Non ! (rires). Se cacher aussi, bon. Ça dépend. Je prends un exemple, si tu as envie de manger du pain, tu peux bien manger, les gens n'ont pas faim, tu peux manger, ce n'est pas un problème. Mais si tu veux manger ton pain pendant que les autres ont faim, ce n'est pas normal. Toi tu manges, pendant que les autres ont faim. Si les autres ont faim, et n'ont pas à manger, et tu manges, ce n'est pas bon. S'il y en a tu achètes pour tout le monde. S'il n'y en a pas aussi, ... bon. Voyez, le chrétien est capable de se sacrifier pour les autres. On commet tous ces petits péchés là, qui deviennent après de grands péchés.
Un jeune : Nous avons parlé de péché en pensée et en acte. J'aimerais savoir si la pensée vaut l'acte et encore. J'aimerais aussi savoir, est-ce qu'il y a quelqu'un sur cette terre là qui n'a pas de péché capital ?
Il n'y en a pas. Il n'y en a pas. Peut-être parmi vous (rires). On est tous pécheurs.
Un jeune : Je voudrais connaître la différence entre la fornication et puis l'adultère.
Quand on parle d'adultère, c'est quand on est marié. Tu trompes ta femme, tu changes, tu te trompes de cible. Ou bien c’est la femme qui trompe son mari. La fornication, c'est les jeunes, copains, copines... mais c'est le même acte, c'est le même péché. Voilà. Là ça change de nom. Yô wâ boondame ti moèga, yôa ti zug la miugu.
Un jeune : Ma question concerne le gain facile. J'aimerais savoir, est-ce qu'un bon chrétien catholique peut jouer à la loterie ?
Non. Loterie, machines à sous, … on ne veut pas de ça. Voyez, c'est parfois dans ces choses là, dans ces casinos et tout que facilement on se tire dessus. On se poignarde et puis voilà. Ensuite, vous devenez très vite esclave de ça, vous vous ruinez, vous ruinez votre famille.
Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2413 : Les jeux de hasard (jeu de cartes, etc.) ou les paris ne sont pas en eux-mêmes contraires à la justice. Ils deviennent moralement inacceptables lorsqu'ils privent la personne de ce qui lui est nécessaire pour subvenir à ses besoins et à ceux d'autrui. La passion du jeu risque de devenir un asservissement grave.
Une jeune : Je voudrais savoir, à propos de l'argent facile, si tu joues au jackpot, en ne sachant pas que ce n'était pas bien, tu n'as pas encore touché à l'argent, et par exemple un oncle vient te dire que ce n'est pas bien, maintenant tu fais comment avec cet argent là ?
(Rires) Tu as fait quoi ? Tu as joué ?
– Oui.
– Et puis tu n'as pas encore touché ?
– Oui.
– C'est beaucoup ?
– Oui.
– C'est des millions ?
– (rires).
– Tu viens donner au prêtre il va sanctifier (rires et applaudissements). Voilà. Tu viens mettre ça à la quête et puis on va te bénir quoi (rires). Tu as déjà joué, tu as déjà joué. Essaye de faire quelque chose de bien avec, des œuvres de charité et voilà. Parce qu'en fait, quand on parle d'argent facile, vous vous avez gagné facilement, mais c'est la sueur des autres, c'est les larmes des autres. Est-ce que vous comprenez ça ?
Une jeune : A propos de l'argent facile, il y a un ami qui a eu à me parler d'un réseau de QNET...
Qnet, c'est diabolique, ce n'est pas bon. Là, je vous dis clairement que ce n'est pas bon ! Et puis leur médaille bizarre pour se protéger de je ne sais quoi, ou bien leur truc avec le quel ils font pour boire les boissons, n’importe quoi. Un chrétien n’a pas besoin de ça.
Voyez, vous allez vous endetter pour entrer dans ça, et puis harceler vos proches pour qu’eux aussi ils rentrent dedans, alors que c’est diabolique. L’argent facile, faites très attention.
Un jeune : Je voudrais savoir est-ce que les péchés sont au fond de nous ou bien nous les contractons lorsque nous grandissons ?
Ah oui, c'est nous qui les faisons. On ne naît pas avec ça. Autrement dit on va dire que c'est facile, je suis né avec, comment on va faire. C'est comme je dis, il y a des blessures qui favorisent ces péchés-là.
Un jeune : on a souvent dit que l'homme naît bon, et que c'est la société qui le transforme. Par exemple, un enfant qui naît dans une famille, si sa famille ne lui apprends pas l'humilité, à travailler, on lui donne tout ce dont il a besoin, si plus tard, il grandit, les péchés qu'il va commettre, il va chercher à se justifier. Est-ce que tous ces péchés là seront pour lui ou bien pour le compte de sa famille ?
Voyez, ça c'est de la pensée de certains philosophes. Quand on naît on est innocent, c'est vrai, mais on a des germes et des prédispositions à pécher. Ça dépend aussi de notre milieu de vie.
Un jeune : Concernant le commerce, si par exemple, tu payes la marchandise à 100 F et tu vends à 300. Est-ce que c'est un péché ?
(Rires) Tu payes à 100 F, et tu vends à 300. Ça peut être du vol. Ça dépend. Si tu achètes la marchandise à Koudougou, tu dois faire le transport pour venir, en tout ça te revient à 200, 250, si tu vends à 300, ça peut aller. Mais si tu achètes la marchandise à Ouaga, à 14yaar, et puis tu va mettre ça dans ta boutique, tu achètes là-bas à 100 F et puis à 200 m tu vends ça à 300, hum ! Yaa zamb wè !
Une jeune : Je voudrais savoir si l'antipathie naturelle est un péché ?
Oui c'est un péché. Se mettre à haïr quelqu'un sans raison, c'est un péché. On dit antipathie naturelle, c'est un mot qu'on donne pour cacher les choses, mais c'est un péché. Même si quelqu'un t'a fait quelque chose, tu n'as pas le droit de le haïr, à plus forte raison quand la personne ne t'a rien fait ! C'est un péché.
Méditation
Alors donc, en quoi va consister justement, l'exercice ? Vous savez que le péché c'est se tromper de bonheur, c'est offenser Dieu, c'est faire d'un bien fini, d'une réalité finie, une réalité infinie, c'est-à-dire en faire une idole. Vous allez chercher d'abord en vous, qu'est-ce que moi j'ai comme idole. Le péché est une idole. L'idole dans l'Écriture, c'est ce que nous nous sommes fabriqués nous-mêmes, c'est un mensonge. Qu'est-ce que moi j'ai comme idole ? Qu'est-ce que je poursuis ?
Les péchés capitaux, c'est les péchés qui nous gouvernent. Vous allez voir, qu'est-ce qui vous gouvernent, qui occupe votre pensée, qui vous pousse à faire des choses, si bien que parfois vous n'êtes pas indépendants.
De quoi ces péchés se dissimulent ? Ils se cachent parce que nous cherchons à justifier ce que nous faisons. On se donne toujours raison.
Une fois que vous avez découvert qu'est-ce que c'est, il y en a qui sont beaucoup plus intérieurs, il faut que vous voyez votre subconscient. Pour voir les mauvais penchants que vous avez.
Et maintenant, ce qu'on a découvert. Vous avez vu votre idolâtrie. Comment lutter ? Ça va continuer. Pour lutter, il faut reconnaître justement que ça c'est une idole; on reconnaît son péché. C'est un travail d'humilité. Il ne faut pas ignorer cela. Et pour cela, il faut faire une vérité, un travail de vérité intérieure, de lucidité sur soi-même. Pour cela, il y a des chemins à suivre.
Vous allez voir la profondeur de ce péché en vous, vous allez voir jusqu'où il va, est-ce qu'il est habituel, est-ce qu'il est difficilement déracinable ? Et aussi, comme je l'ai dit, la fréquence. Si vous réussissez à éviter ce péché.
Ensuite, il faut voir l'extension : ce péché, est-ce que ça entraîne d'autres péchés, est-ce que ça affecte les gens de mon entourage. Et ensuite un travail plus intérieur, c'est l'ancienneté : depuis combien de temps je suis dans ce vice ? Quelles sont les blessures qui ont favorisé sa mise en place ? C'est sûr que c'est fastidieux et douloureux. Il faut être courageux pour faire ça. Comme je l'ai dit, la paresse, je vois que c'est un péché, mais ça blessure et sa mise en place, c'est comme un rejet. Mais ce n'est pas toujours que l'on peut prendre conscience de cela.
C'est ce qu'on va faire. Quand on dit, s'ouvrir à la miséricorde, prendre une résolution, on verra bien avec autres, quand on va aborder les péchés point par point, c'est là que chacun pourra prendre une résolution par rapport à son péché. On va aller s'asseoir ... parce que si vous restez ici vous allez penser au plat de riz, vous allez vous demander si c'est un péché, si c'est la gourmandise. Ça ce n’est pas un péché. C'est la faim, qui vous donne des hallucinations ...
Si on n’arrête pas vous risquez de ne pas sortir. Il est déjà midi passé. On arrête.
Abbé Blaise BICABA
Archidiocèse de Ouagadougou
Transcription d’une conférence donnée lors d’une retraite adressée aux jeunes Centre de Formation des Catéchistes, Donsin, 12 - 18 septembre 2011. (Les réactions de l’assemblée, souvent diffuses, sont mises entre parenthèse)