La séduction, l'arme par excellence de Satan
Que ce soit pour le péché d'Adam et Eve, ou que ce soit lors de la tentation du Christ, Satan présente toute chose comme étant bonne. Il en est de même aujourd'hui. Pour tous les péchés, Satan nous fait croire que c'est bon. C'est seulement après coup que l'on regrette de n'avoir pas écouté la voix de Dieu.
Voici les paroles de Jésus à certains Pharisiens, qui nous donnent de précieux renseignements sur Satan : « Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge » (Jn 8, 44). Ainsi donc :
- Ceux qui ne font que les désirs du diable ont pour père le diable, même s'il leur arrive de temps en temps de faire quelque bien ;
- Le diable est menteur et père du mensonge : celui qui écoute ses propos flatteurs écoute le mensonge et est sûr de s'égarer ;
- Le diable est homicide dès le commencement, c'est-à-dire que depuis toujours, il veut la mort, la destruction de l'homme. Et pour détruire l'homme, il faut le flatter pour l'amener loin de son Créateur qui veut le sauver, qui « a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle » (Jn 3, 16). Et la vie éternelle commence déjà ici sur terre.
Relisons le récit du premier péché : « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : "Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?" La femme répondit au serpent : "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort." Le serpent répliqua à la femme : "Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal." La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes » (Gn 3, 1-7).
Ce passage est plein d'enseignements. Satan est le père du mensonge. Quand il lui arrive de dire quelque chose de vrai, de faire allusion à la Parole de Dieu, c'est pour donner confiance à son interlocuteur pour le tromper plus facilement. Pour tenter Adam et Eve, le diable commence par leur rappeler le commandement de Dieu : « Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » (Gn 3, 1). Il en est de même lors des tentations du Christ : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et sur leurs mains ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied quelque pierre » (Mt 4, 6). C'est pourquoi quand les démons proclament que Jésus est le « saint de Dieu », celui-ci leur commande aussitôt de se taire et de s'en aller (cf. Mc 1, 24-25).
Après avoir mis sa cible en confiance, le diable lui lance la flèche de la séduction : il lui démontre que ce qui lui est interdit par Dieu n'est pas vraiment interdit, au contraire, c'est bon, et il a intérêt à le transgresser en lui présentant ce qu'il gagnerait immédiatement. Il dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal ». À partir de ce moment, la femme qui avait l'habitude de voir le fruit interdit sans que cela ne lui pose problème, commença à oublier le commandement de Dieu pour considérer uniquement ce qu'elle pourrait gagner en désobéissant. Désormais, elle « vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement ». C'est la tentation.
Aujourd'hui, l'ennemi applique la même démarche. Il essaye de corrompre notre esprit parce qu'il sait qu'une fois que l'intelligence est pervertie, la valeur renversée, il n'y a plus de difficulté à commettre le péché :
- Dieu vous a dit de ne pas aller chez les féticheurs, les marabouts, la Franc-maçonnerie. Eh bien pas du tout … En y allant, vous pouvez obtenir rapidement ceci ou cela.
- C'est concret. Dieu a interdit l'adultère et la fornication. Eh pourtant, vous êtes jeunes, il n'y a pas de mal à se faire plaisir en attendant un mariage lointain ; il faut commencer à vous exercer. D'ailleurs aujourd'hui qui ne peut vivre sans sexe ? Ou encore : Eh pourtant, ta femme/ton mari est ceci ou cela, ou bien n'est pas à côté. Tu ne vas quand même pas te priver d'aller voir ailleurs, car tu as des besoins …
- Tu ne voleras pas. Oh non, prends un peu pour résoudre tes problèmes. Tout le monde fait comme cela …
Et on peut continuer les exemples. Jusque-là, il n'y a pas de péché. C'est encore une attitude intellectuelle où l'on doute, où l'on est attiré par le péché et l'on se pose des questions. Le péché commence lorsqu'on accepte la suggestion du diable (péché en pensée), et lorsqu'on passe à l'action pour commettre le mal (péché par action) ou pour ne pas faire le bien qu'on aurait pu faire (péché par omission).
Une fois que la femme a consommé le fruit en question, elle en donna à son mari qui ne refusa pas. Il en mangea aussi. Il est donc lui aussi responsable de son péché. Aujourd'hui encore, ce sont les personnes que nous aimons bien, les membres de notre famille, nos amis, nos collègues, nos connaissances qui nous poussent au péché, le sourire aux lèvres. Ainsi en est-il des sollicitations pour la Franc-maçonnerie, la Rose Croix, QNET, les sectes, les marabouts, les boîtes de nuit, la pornographie, les plaisirs illégitimes, l'avortement, la contraception, l'alcoolisme, la drogue, et tous les autres péchés.
C'est pourquoi il nous faut faire très très attention, non seulement pour ne pas accepter n'importe quel conseil, surtout si ce conseil va contre la loi de Dieu et de l’Église. Nous avons aussi une lourde responsabilité lorsque nous poussons les autres au péché soit en donnant le mauvais exemple soit par des paroles trompeuses. « Malheur [en effet] à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui font de l'amer le doux et du doux l'amer. » (Is 5, 20). Il y a aussi ces paroles de Jésus à ces disciples qu'il ne faut pas ignorer : « Il est impossible que les scandales [les péchés] n'arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent ! Mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits » (Lc 17, 1-2).
Pour revenir à Adam et Eve, c'est une fois le péché commis qu'ils se sont rendus compte qu'ils ont été trompés, et ils ont honte d'être en présence de Dieu. Ils doivent désormais subir les conséquences de leurs actions. Au lieu de se remettre en cause, Adam rejette la responsabilité sur Eve, et celle-ci à son tour sur le démon. Pour peu que nous prenions le temps de réfléchir, d'écouter les témoignages de personnes qui ont abandonné une mauvaise vie, on peut se rendre compte que tout péché a des conséquences désastreuses pour celui qui le commet, et malheureusement parfois sur son entourage. À plus forte raison, le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et ce que Satan veut c'est que nous soyons malheureux déjà sur terre, et que nous vivions dans le péché pour être justement privé du paradis à notre mort et être avec lui pour toujours dans le feu éternel.
Il faut savoir que nous devons lutter contre tous les péchés. On ne peut pas choisir certains péchés à éviter et avoir bonne conscience de commettre d'autres, « car celui qui a dit : Tu ne commettras pas d'adultère, a dit aussi : Tu ne commettras pas de meurtre. Si donc tu évites l'adultère, mais que tu commettes un meurtre, te voilà devenu transgresseur de la Loi » (Jc 2, 11).
Le diable est très rusé. Il recherche notre point faible pour nous tenter par là. Il pousse ceux qui semblent forts à des petits péchés qui au fur et à mesure ne sont plus regrettés, et petit à petit il va les conduire à des péchés plus graves. C'est le cas du péché de David. Il voit la femme d'Urie qui se lave, il ne détourne pas son regard. Il la désire, la fait venir dans son palais. Comme elle est enceinte, il essaye de camoufler l'affaire en faisant intervenir son mari, et comme cela n'a pas marché, il fait tuer le mari de la femme (cf. 2 S 11). Si c'était aujourd'hui il allait recourir à l'avortement. Voici comment du péché en pensée auquel il s'est laissé aller, il en est venu à de grands crimes.
Satan utilise très souvent la tentation, mais de temps en temps, il utilise aussi la peur, le chantage et la persécution. Combien parmi ceux que nous connaissons, parce qu'ils ont été menacés par des gens qui fréquentent des sectes, des marabouts ou des féticheurs sont eux-mêmes allées chez d'autres devins pour prendre des « protections » ? Des parents obligent des enfants à prendre des bagues ou des amulettes pour les examens. Il est courant que des familles musulmanes ou protestantes exigent que les catholiques qui veulent se marier à leurs enfants se convertissent au préalable. Dans les entreprises ou à la fonction publique, ceux qui veulent bien faire et qui sont attachés à leur foi, se voient refuser les promotions, les avantages, les congés, les missions, les formations, etc. Tout cela n'est pas une raison pour commettre le péché. C'est pour cela que le Seigneur dit : « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux : c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes, vos devanciers » (Mt 5, 11-12).
En résumé, si le diable a eu l'audace de tenter le Christ, ce n'est pas nous qu'il laissera en paix. C'est à nous de « veiller et prier pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible » (cf. Mt 26, 41). En effet, ajoute saint Paul, « aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter » (1 Co 10, 13).